Le forum Zéro Carbone s’est tenu à Paris ce mardi 30 novembre. Il y était question de la ville, au sens large, dans un monde où la réduction des émissions de dioxyde de carbone est devenu un enjeu majeur.
De multiples tables rondes ont été organisées pour cette occasion. L’objectif ? Susciter le dialogue, autour de problématiques variées, entre des intervenants issus de divers secteurs. La mobilité, les modes de vie, l’urbanisme, le bâti et l’énergie comme autant d’aspects de la question. Maires de grandes villes, mais aussi chefs d’entreprise, citoyens et ONG ont pu partager leurs visions, souvent complémentaires, parfois contradictoires, sur des thèmes les concernant tous à différents degrés.
DÉCRET TERTIAIRE : LE GRAND CHANTIER
Aurélie Gaudillère, présidente d’Enerlis, est intervenue aux côtés de Magali Saint-Donat, présidente de la commission RSE de l’Association des directeurs immobiliers, et de Gabriel Franc, directeur du groupe Franc Architectures, pour évoquer « Le grand chantier de l’efficacité énergétique ».
Très rapidement, le décret tertiaire s’est glissé dans la conversation, puisqu’il représente en quelque sorte l’injonction à la rénovation à laquelle sont soumis presque 65 % des bâtiments du secteur tertiaire, aussi bien publics que privés. Tous ces bâtiments sont contraints à des réductions de consommation d’énergie échelonnées dans le temps, de moins 40 % en 2030 à moins 60 % en 2050, par rapport à une année de référence. Aurélie Gaudillère rappelle les chiffres, cela représente environ 600 000 bâtiments à rénover sur l’ensemble du territoire, dont 225 000 bâtiments publics.
De là le « grand chantier » qui se prépare.
Bien que ce décret soit perçu favorablement, car jugé en phase avec les enjeux de l’époque, certaines interrogations demeurent, tandis que les premiers obstacles font surface. A moins d’un an de la première échéance, le 30 septembre prochain, cette table ronde dresse un état des lieux de la situation et ouvre quelques perspectives.
Il est par exemple question de la méconnaissance du décret par le grand public. Beaucoup d’acteurs ne se savent pas concernés, en partie car le seuil de 1 000 m² porte sur le bâtiment dans son ensemble, et que la cohabitation de plusieurs activités modestement étendues sous un même toit peut entrainer l’assujettissement de chacun des occupants, et du propriétaire des murs. D’ailleurs, la répartition des rôles entre propriétaires et locataires, quoique qu’elle s’appuie sur les dispositions du bail, suscite quelques inquiétudes.
Plus tard, Mme Saint-Donat rappelle que les deux leviers les plus faciles à activer sont l’optimisation des systèmes en place (couper l’éclairage la nuit, diminuer le chauffage) ainsi que la sensibilisation des utilisateurs. Cependant, compte tenu de l’ampleur des réductions imposées, dans la plupart des cas, cela ne suffira pas. D’où l’importance de l’audit énergétique – diagnostic global de la situation d’un bâtiment – sur lequel insiste Aurélie Gaudillère, et qui doit servir de point de départ à toute action menée intelligemment, c’est-à-dire guidée par une vision à long terme.
Si la question du financement de tous ces chantiers se pose légitimement, il ne faut pas négliger le potentiel des économies d’énergie comme levier puissant. Sur 30 ans, on estime que les chantiers du décret tertiaire coûteront 43 milliards d’euros, tandis qu’ils permettront d’en économiser 62 milliards.
De là la solution proposée par Enerlis aux professionnels qui n’ont pas d’argent à investir et sont pourtant assujettis au décret tertiaire, qui consiste à financer intégralement la rénovation énergétique de leurs espaces, grâce aux subventions et aux économies induites.
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